Souffrir de faim… ou de malbouffe

Des récits de repas, mis en images par les personnes interrogées, ont été brodés sur des nappes par un collectif de femmes à Dakar. / © Lilo Wullschleger
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Des récits de repas, mis en images par les personnes interrogées, ont été brodés sur des nappes par un collectif de femmes à Dakar.
© Lilo Wullschleger

Souffrir de faim… ou de malbouffe

Gaspillage
Sous le slogan «La faim d’un monde», l’Esprit sainf organise son quatrième carême œcuménique à Lausanne. De quoi réfléchir, entre autres, à la précarité alimentaire en Suisse.

Le carême débutera à l’église Saint-François dès le 5 mars, par l’office du mercredi des Cendres. La période sera marquée par des cultes, des messes, des soupes de carême au cours desquels des invités témoigneront de leur engagement dans la lutte contre la précarité et le gaspillage alimentaire. Parmi eux, le 5 avril, après une célébration qui démarrera à 18h, Marc Subilia, pasteur à la retraite, présentera «Des calories pour la vie», mouvement qu’il a fondé il y a dix ans. Il propose de renoncer à un repas par semaine afin de financer des repas pour des personnes démunies. 

«La faim touche 900 millions de personnes dans le monde. Alors qu’en Suisse, 230 kilos de nourriture prête à consommer sont jetés chaque année par habitant», explique Marc Subilia, qui laisse chacun libre de choisir l’œuvre à qui envoyer ses dons. Des calories pour la vie collabore pour sa part avec l’EPER, Caritas, Medair et Helvetas. L’ancien ministre combat la faim, mais défend dans le même mouvement l’accès à une alimentation correcte. Et souligne que la Suisse est concernée par ces deux problèmes. 

«On souffre de la faim en Suisse, pour partie par manque de ressources, parce que l’on ne peut pas se nourrir à sa faim. Mais aussi en raison de la malbouffe, parce que l’on se nourrit mal. Certaines personnes mangent exagérément de calories, pas toujours par choix, mais pour être bien nourries et à bon compte. Enfin et surtout, lorsque l’on court du matin au soir sans réfléchir à ce que l’on ingère, notre santé trinque.» A plusieurs niveaux, la faim peut donc générer des souffrances. Raison pour laquelle Marc Subilia défend le jeûne engagé: «Le meilleur aliment, c’est celui que l’on ne mange pas.»

Broderies géantes 

«La faim d’un monde» présentera aussi, jusqu’au 12 avril, une exposition dans le chœur de l’église Saint-François réalisée par François Burland. Des récits de repas, mis en images par les personnes interrogées, ont été brodés sur des nappes par un collectif de femmes à Dakar. 

Informations sur Sainf.ch et www.descaloriespourlavie.ch