Les CSP GE et VD soutiennent activement le référendum contre le durcissement de la loi sur l'asile
Les ONG et le PS sont divisés. Nombreux sont ceux qui craignent une défaite qui fragiliserait les requérants d'asile et ferait le jeu de l'UDC. Amnesty et l'Organisation d'aide suisse aux réfugiés (OSAR) préfèrent amener leurs propositions plutôt que de soutenir le référendum, annonçaient-ils mardi dernier. Au PS, la direction s'oppose aussi à un soutien, mais la base du parti se prononcera lors d'une assemblée des délégués le 1er décembre.
Du côté, des centres sociaux protestants, les CSP GE et VD soutiennent activement le référendum. Le CSP Genève fait même partie du large comité qui a lancé le référendum (voir la liste sous: www.asyl.ch
Le référendum malgré toutLa question de l'opportunité du soutien ou non a été longuement débattue, a expliqué Hélène Küng, directrice du CSP Vaud faisant écho aux atermoiements de partis et d'organisations. « Nous avions posé comme condition qu'au moins un parti et un syndicat s'engagent. C'est le cas avec les Verts et Unia », a poursuivi Mme Küng.
Ne craint-elle pas un énième échec devant le peuple ? « Oui, mais de ces échecs sont nés de nouvelles initiatives comme l'Observatoire romand du droit d'asile et des étrangers », a répondu la pasteure du tac au tac, qui souligne: « Oui, c'est lourd de lancer un référendum. Mais c'est le moyen que nous donne la démocratie pour défendre des valeurs auxquelles nous tenons. »
Elle poursuit : « On nous a aussi rétorqué qu'un référendum offre une vitrine à ceux qui veulent serrer la vis, mais cela nous permet à nous aussi les opposants de faire valoir nos arguments ». « C'est un pari délicat dont nous avons âprement discuté. »
Aux CSP de Neuchâtel et de Berne-Jura, la posture est moins militante. Ces CSP semblent avoir été davantage échaudés par les oui à répétition du peuple face aux durcissements successifs de l'asile, un des sujets les plus souvent soumis en votation au cours de ces 20 dernières années. « Mais si les signatures pour le référendum n'étaient pas réunies, ce serait une catastrophe », s'inquiète Pierre Amman, directeur du CSP Berne-Jura.
A Neuchâtel, on préfère être pro-actifs en sensibilisant la population. « Nous organisons des cours pour expliquer le parcours des requérants aux habitants », a expliqué Pierre Borer, directeur du CSP du lieu.