Le synode des Eglises Berne-Jura Soleure exige la fermeture de Mühleberg

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Le synode des Eglises Berne-Jura Soleure exige la fermeture de Mühleberg

12 décembre 2011
Arrêter la plus vielle centrale suisse « dans les meilleurs délais » : c'est ce que demande le parlement des Eglises réformées bernoise, jurassienne et soleuroise (BEJUSO) au Conseil d'Etat et aux Forces motrices bernoises (FMB). Pour l'heure, le Conseil synodal (exécutif) ne tranche pas.


« Nous voulons montrer au Conseil d'Etat que la base le soutient », a expliqué Hermann Barth à ProtestInfo. Délégué du Jura bernois au synode, il est l'auteur de la résolution qui a passé la rampe du parlement de l'Union d'Eglises BEJUSO en début de semaine dernière (103 voix pour, 42 contre). Sans fixer d'ultimatum, elle vise l'arrêt du réacteur de première génération de Mühleberg, de même âge que celui de Fukushima.

« C'est un appel raisonnable et responsable », résume M. Barth. A ceux qui craignent la perte de places de travail dans le canton, la pénurie de courant ou encore l'achat de courant sale pour remplacer l'atome, le Bernois avance des arguments de sécurité. « Il n'y a par exemple pas de plan d'évacuation en cas de catastrophe. C'est du bricolage », affirme celui qui est aussi conseiller communal à Prêles.

Sa résolution, de fait, n'a pas de caractère contraignant. Ni pour l'exécutif de l'Eglise, ni pour les « autorités compétentes ». Le Conseil d'Etat bernois, rappelons-le, avait été désavoué ce printemps par le parlement dans sa volonté de se passer progressivement du courant de Mühleberg. Le Grand Conseil votait alors dans le sens de l'exploitant, les FMB. Il s'appuyait en outre sur un vote populaire favorable à l'atome intervenu avant Fukushima.

Soutien au gpouvernement

Pour l'heure, le Conseil synodal ne bronche pas. « Nous verrons jeudi lors de notre séance si nous réagissons », a déclaré le conseiller synodal Lucien Boder à ProtestInfo. Mais l'exécutif de l'Eglise cite une prise de positon de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) sur l'éthique en matière d'énergie. Elle met en garde contre les dangers de l'atome : pas de durabilité des matières premières, mise en danger des travailleurs lors du traitement de l'uranium, problème irrésolu du stockage des déchets radioactifs.

Au final, le Conseil synodal soutient le gouvernement bernois dans sa mise en place de la société à 2000 watts. Pour l'Eglise, ce but « équivaut à un engagement durable et crédible pour la sauvegarde de la création ». Les autorités de l'Eglise demandent d'ailleurs une baisse des émissions de CO2 de 40% d'ici à 2020.

S. R.