La Municipalité de Lausanne fâche une association de défense des Roms
Une douzaine de voitures et une caravane propriété des Roms. Arrivés la semaine dernière, ces véhicules ont précipité la décision de la Municipalité lausannoise, tombée vendredi 14 octobre. Elle interdit leur installation sur l'entier du territoire communal. Et ce depuis lundi à midi.
« Il s'agit d'une mesure d'urgence », à expliqué à ProtestInfo Denis Décosterd, chargé de communication pour la ville. Pour décrire le campement des Roms dans les bas de la capitale, il évoque « l'amorce d'un camping sauvage ». Ce qu'interdit le règlement communal, entre autres pour des raisons d'hygiène.
« Cet arrêté est tombé comme un couperet », regrette Véra Tchérémissinoff, d'Opre Rroms, une association lausannoise de défense des Roms créée en septembre. Elle dénonce une décision « primaire et impatiente » du syndic Daniel Brélaz. Or cette dernière émane bien du collège dans son entier.
Pas d'amendes impayablesDes discussions s'étaient pourtant tenues ces dernière semaines entre l'association et des représentants de la Municipalité, parmi lesquels Marc Vuilleumier, en charge de la police. Elles visaient à ne pas reproduire la cas genevois et la police avait renoncé à infliger à la communauté des amendes impayables.
Dans l'immédiat, aucune solution alternative n'a été proposée aux personnes qui séjournaient sur ce parking depuis une poignée de semaines. Des abris de la protection civile pourraient être ouverts dans le courant de l'automne. En juillet dernier, des Roms avaient dû quitter les cabanons des anciens jardins de la ville de Lausanne, près du quartier de la Bourdonnette.
Ce nouvel épisode renvoie indirectement à la question de la mendicité en ville de Lausanne. Tolérée pour l'instant, cette pratique est attaquée par une initiative des partis de droite. Une votation devrait avoir lieu en 2012.
S. R.