Vaud: L'EPER milite pour le droit de vote des étrangers au plan cantonal
Pour le secrétaire romand de l'EPER, « il y a une crispation sur l'identité nationale en Suisse ». Il juge donc important d'envoyer un message positif à l'endroit de la population étrangère dans un climat politique qu'il estime marqué par la xénophobie à l'approche des élections fédérales d'octobre.
« La proximité des élections aplatit l'enjeu du scrutin vaudois sur le droit de vote des étrangers », a déclaré Philippe Bovey à ProtestInfo. Il regrette que ce vote passe au second plan par rapport aux autres objets soumis au peuple le 4 septembre dans le canton: la loi sur l'école obligatoire et le mode d'élections dans les communes.
« Octroyer le droit de vote sur le plan cantonal aux personnes étrangères, c'est reconnaître leur apport à la société vaudoise, notamment sur le plan économique », a encore expliqué Philippe Bovey à ProtestInfo. Il met aussi en avant leur contribution aux assurances sociales et leur effet positif sur le rajeunissement de la population.
"Sacralité de la nation"Si Vaud fait plutôt figure de bon élève en Suisse, Philippe Bovey s'inquiète la « sacralité de la nation en matière d'octroi des droits civiques ». Il n'oppose pas droit de vote et naturalisation, mais perçoit ces deux solutions comme complémentaires. Et rappelle qu'une poignée de pays européens n'autorisent pas la double nationalité.
Au sein du comité d'initiative, l'organisation protestante figure au côté du CSP-Vaud, des Verts, du PS et d'une dizaine d'associations de défense des migrants. L'EPER ne prend que rarement position dans le cadre de votations. Avec les Eglises, elle s'était par exemple opposée à l'interdiction de construire des minarets en 2009.
S. R.